mercredi 6 avril 2011

Courir ? quelles qualités psychologiques ?


Étonnant comme certaines lectures "anodines" peuvent soudain, quasiment par surprise, éveiller un écho extraordinairement familier. Puis donner envie, à son tour, d'écrire, de commenter, d'essayer, modestement, d'apporter un enrichissement.



L'idée de cet article est donc partie d'une lecture d'une interview parue dans le dernier numéro du magazine "Ultra Fondu". Isabelle Collin y décris sa pratique de l'ultra, comme de coutume sur ce type d'interview vient la question "citation" : l'interviewé donne l'une de ces citations favorites et je me suis tellement retrouvé dans la citation donnée que je l'ai fait apparaître sur le blog (là juste à droite ;)) et j'en tire cet article :

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de le rêver, l'intelligence d'en faire un projet et la volonté de le mener à bien"

L'exercice de cet article est un peu délicat, certains vous sans doute le trouver "bateau", rempli d'évidence voir d'incohérence, mais je me lance, vous serez juge.
 

"... courage de le rêver ..."



Ici, il me semble que le mot clef est plus le "rêve" que le "courage". Le rêve ou appelons le également la capacité à ne pas ce mettre de barrière artificielle dans la tête ou encore tout simplement une imagination libre et sans entrave, est vraiment un moteur puissant. Dans le rêve, pas de limite autre que celles que l'on s'impose, l'esprit est libre d'envisager n'importe quoi.

Si, déjà à cette étape préliminaire, on commence à ce dire "pfff courir 5 / 10 / 21 / 42 / 100 / 250 kilomètres, ce n'est pas possible", on ira jamais loin.
Évidemment, le principe de réalité nous rattrapera bien un jour, mais d'ici là, rêvons ! Et c'est là que le courage arrive, si on le désire, il faut être ambitieux dans ces rêves, repousser ces "pseudo" limites qui nous empêche de nous dépasser voir, soyons fou, nous sublimer !
La principale chose à comprendre à ce niveau est que la barrière que l'on se met "je ne pourrais jamais courir x kilomètres" n'est qu'une barrière psychologique, qui peut s'effacer uniquement par un effort intellectuel. Pour l'effort physique, ne vous inquiétez pas, il va arriver.

Courir un marathon vous semble inaccessible, hé bien rêvez en ! Projetez-vous dans la course mentalement, imaginez la satisfaction que vous pourriez en tirer, le bonheur d'arriver à courir 42km. Bon si vous êtes marathoniens accomplis, remplacer marathon par "Utmb", "Spartathon", "100km de Millau", "moins de 35mn sur 10km" ou que sais-je encore. L'envie doit être le seul guide.


"... l'intelligence d'en faire un projet ..."



Je parlais tout à l'heure du principe de réalité, nous y sommes.

Rêver est indispensable mais évidemment quelqu'un qui ne passe son temps qu'à réver de l'Utmb dans son fauteuil ne réalisera jamais grand chose...

Autant je défend l'idée de ne pas ce mettre de limite "intellectuelle" autant je suis un ardent participant de la progressivité dans la gestion de ses "projets CAP". Si l'on veut durer, prendre du plaisir, éviter, autant que faire ce peu, les blessures ; il me semble évident qu'il faut ce mettre des paliers, des objectifs en rapport avec ses possibilités réelles à un instant T. C'est là que la notion "d'intelligence" devient centrale.

Vous courez 30mn en finissant épuisé et vous rêvez de courir un marathon ? Pourquoi pas, au contraire même, mais je ne suis pas certain qu'il soit raisonnable de vous inscrire au 35e marathon de Paris qui a lieu ce weekend.

Vous pouvez très bien vous construire un projet sur plusieurs années, en visant un objectif final qui vous parait à l'heure actuelle, infranchissable. Le corps humain est une machine d'une adaptabilité totalement incroyable, du moment qu'on lui laisse le temps. Vous pouvez donc parsemer votre projet d'objectifs "étapes", plus accessibles.

Pour vous donner un exemple voici l'évolution des objectifs que je me suis fixé depuis que je cours (aout 2009) : ne pas finir dernier d'une course nature de 9km (avant dernier par contre pas de problème :-), courir un 10km route, courir et finir dans de bonnes conditions physiques un semi-marathon, confirmer la distance semi-marathon, courir et finir dans de bonnes conditions physiques un marathon.

Et pour l'avenir, je continue à rêver et à construire mes projets "cap" de manière progressive : confirmer la distance marathon en tentant d'améliorer mon temps, découvrir le trail en montagne, apprendre à courir une course "au delà du marathon", courir et finir dans de bonnes conditions physiques la Saintélyon, apprendre un courir un ultra "mesuré" en montagne, courir et finir dans de bonnes conditions physiques la CCC (amaaggggaaaad :-)), etc... (j'évite de voir trop loin ensuite, je dois manquer de courage de rêver ^_^)

Vous voyez dans cette progression, une augmentation des distances. Forcément, ce n'est pas la seule notion de progressivité, mes rêves personnels m'attirent vers des défis de longue durée, les vôtres peuvent être tout autre (découverte, performance sur une distance donnée, partage, etc etc etc).


"... volonté de le mener à bien..."


Rêve ? Ok
Planification ? Ok
Bon ben maintenant, il faut sortir de la maison et courir... Quand il fait beau (facile) mais aussi quand il fait froid, qu'il pleut, qu'il neige, avec du brouillard, du vent, etc.

Nous venons de le voir, tout ne ce joue pas là, mais sans volonté de chausser ses "running" on n'ira pas bien loin. Et l'objectif restera une douce rêverie agréable mais dont on n'aura jamais l'immense satisfaction de dire "je l'ai fait !".

Alors oui, il faut travailler la volonté, il faut être teigneux pour courir, savoir parfois (souvent ?) mettre la tête dans le guidon, ne plus se poser de question et accepter l'effort.

Oui, même avec un entrainement raisonné, c'est un (gros) effort de réaliser du fractionné court ou réussir à courir 30mn quand on est sédentaire depuis 10ans.
Oui mais en course à pied, on n'a rien sans rien ! La CAP n'est pas le supermarché du coin, dans lequel vous allez décrocher, essayer et payer votre veste "finisher UTMB" en 5mn chrono. Il faut le mériter cet objectif, suer, transpirer mais quelle satisfaction ensuite !

Je citerais Murakami pour résumer cette idée "la souffrance est obligatoire, la subir est optionnelle". Elle provient du livre qu'il a écrit sur sa pratique du Marathon ("Autoportrait de l’auteur en coureur de fond").

Maintenant la volonté ne vient pas toute seule, personnellement sans le rêve et sans mes objectifs, je n'arriverais à rien. Oui je vais courir par tout le temps (enfin dans la plupart des cas...) et donc j'ai peut être une certaine volonté, mais je n'arrive à la mobiliser que parce que je rêve, et que je planifie. C'est en ce sens que je me suis tellement retrouvé dans cette superbe citation, allez je la remets pour le plaisir.

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de le rêver, l'intelligence d'en faire un projet et la volonté de le mener à bien"

Un résumé ?
  • L'imagination libre
  • La capacité de planification
  • L'engagement ou la volonté
Le triptyque gagnant pour aborder la course à pied ?
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4 commentaires:

Nicolas a dit…

Très bon billet, rien à dire. La première fois que j'ai chaussé mes running, j'ai fait 4km en m'arrêtant pour marcher, je me suis dis "la vache les marathoniens sont trop fort". Ma première grand victoire a été de courir 10km sans m'arrêter. Là maintenant je me prépare à un marathon et je sais que la seule chose qui pourrait me stopper dans mon objectif c'est une blessure. Après ça, ce sera le triathlon, en sprint, en distance olympique, un half iron et pourquoi pas plus loin.

Girith a dit…

merci ;)
Cela me fait penser que je voulais développer le "report" d'objectif justement après une blessure par exemple, cela arrive forcément et ce n'est pas un drame, suffit de décaler son planning et hop on est reparti de plus belle ;) Personne ne nous contraint à une "deal line" absolue et on doit parfois s'adapter.

yoto a dit…

Bonjour,

Je trouve l'article encourageant, mais je suis déçu de ne pas trouver de réel technique pour débutant du genre :
- les erreurs à éviter (gestes, équipements, alimentation...)
- obtenir une bonne foulée
- ?...

Heureusement on trouve sur votre site le lien vers le site de Bruno Heubi
www.brunoheubi.com

Girith a dit…

bonjour
J'ai une ligne de conduite que je tiens depuis le début de ce blog, et qui ce comprend par son titre "noob" = "debutant", même si je ne suis plus un "grand" débutant, je ne suis pas, mais alors pas du tout un entraineur, donc je ne m'aventurerais jamais à exprimer mon point de vue sur des questions techniques, les vrais entraineurs sont la pour çà, c'est d'ailleurs pour cette raison que je cite très régulièrement Bruno Heubi, et son livre "courir longtemps" qui est surement l'un des meilleurs livres qu'un coureur peut trouver actuellement.

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